Lac Michighan – Lake Forest- Illinois. Crédit photo Béatrice Machet.
Dans les voyelles la langue est en exil
tandis que sable et poussière
s’élèvent et re-
tombent
souhaitant que la pluie brouille notre été
efface nos ombres
qu’elles soient vivantes ou
mortes
cela ne fait pas de différence
elles sont
la même part d’enfance la même
part de notre terre…
dedans un mouvement interne
tu perçois l’enfant
bien que parti depuis longtemps
les yeux levés au ciel comme chantant
pieds nus pieds froids sur la plage en hiver
il attend que les vagues déposent leur neige éphémère
éclaboussant tour à tour algues et coquillages
de leurs flocons d’espoir vacillants :
bondis sur des paupières tremblantes
papillons que l’eau et le vent dissolvent …
rien qu’une vision brève pour réaliser ceci :
dans les voyelles la langue
dans la mémoire l’enfant
sont en exil
franges et marges lui sont lèvres
l’enfant connaît son alphabet
la lumière passant du b au p au v au f
cherche le m
un trajet qui décrit son tourment
de bulles échappées
on le dit carpe
il est oiseau
mais air comme eau dans le salé des larmes
conduisent infléchissent sons et rayons
ni fin ni commencement mais courbe
un passage pour l’enfant vers le ciel
qui est exil
qui est accueil
on le dit éternel
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